Sydney n’a pas beaucoup changé en 7 ans. La baie est toujours aussi turquoise, les surfeurs toujours aussi nombreux et le cadre de vie toujours aussi agréable. Comment ne pas tomber amoureux d’une ville où l’on passe en une vingtaine de minutes des hautes tours du Central Business Center, d’où l’on peut observer l’harmonieux Opera House, à l’improbable quartier de Manly avec son atmosphère de village et sa plage à couper le souffle.

Le métro local laisserait tout Parisien, Londonien ou New Yorkais songeur. Ici pas d’odeurs fétides ni de bruits de freins assourdissants, juste des ferries  qui traversent la baie en une trentaine de minutes. Les plus chanceux des commuters peuvent  parfois spotter des baleines de passage sur leur route vers l’Antarctique. Une bien agréable rencontre avant une journée au bureau.

Sydney possède tous les avantages d’une grande mégalopole, et elle  est dépourvue de la plupart de ses inconvénients. Une sorte d’eldorado des temps modernes qui permet de concilier travail sérieux, culture et qualité de vie. Imaginez-vous en jeune cadre dynamique, travaillant dur la journée, et passant vos week end sur un voilier à croiser sur l’Océan Pacifique. Pour vous détendre de vos journées stressantes, vous enfilez simplement votre masque et vos palmes et partez observer les cousins de Nemo qui nagent frénétiquement au large… du CBD. Enfin après cette éreintante journée, rien ne vous empêche d’aller voir le dernier concert du groupe de rock en vue qui se produit à l’Olympic Stadium.
Que dire de plus sur Sydney, les photos parlent d’elles mêmes. Ah si, j’allais oublié de vous donner un chiffre: 2,43 secondes. C’est le temps maximum que je suis parvenu à rester debout sur ma planche de surf. Sept ans après mon baptême, c’était émouvant de voir à quel point je n’ai pas progressé dans ce sport.

Mais au delà des charmes indéniables de cette ville que j’adore, mon voyage en Australie a aussi été l’occasion de revenir brusquement dans la civilisation occidentale. Après 12 mois loin d’elle, il m’a fallu du temps pour la ” ré-apprivoiser”. En fait je ne sais pas si c’est moi qui l’ai ré- apprivoisée ou elle qui m’a remise au pli.
Qui dit retour à la vie occidentale, dit aussi retour au coût de la vie occidentale. La première nuit en auberge de jeunesse à Melbourne payée 30 dollars m’a donné l’impression d’avoir avalé un sabre. Lorsque le réceptionniste m’a annoncé le prix, j’ai d’abord cru à une blague, puis lorsque j’ai vu sa tête alors que je riais depuis 5 minutes, j’ai compris que ca n’en était pas une. J’ai aussi compris que je n’avais pas assez de liquide sur moi et j’ai redécouvert l’utilité de la carte bancaire, non pas pour retirer du liquide mais pour effectuer des paiements. Cela faisait fort longtemps que ça ne m’était pas arrivé. Normal finalement, puisque pour le prix d’une nuit dans un dortoir de 12 à Melbourne, on peut avoir une chambre individuelle pour une semaine à Hanoi. Mais au delà de la douleur ressentie par mon compte en banque, le décalage que j’ai éprouvé sur place a été plus profond.

Après presque 6 mois en Asie et plus de 13 mois sur les routes du Monde, loin de l’Occident, j’ai trouvé une ambiance brusque et agressive. J’ai toujours trouvé les personnes s’indignant sans cesse du « matérialisme » ridicules, et je ne voudrais pas devenir l’une d’entre elles, mais force est de constater que j’ai été perturbé par la place centrale que prenait l’objet, les objets, par rapport aux hommes. Le cadre idyllique de Sydney et l’hospitalité de Florence, mon hôte, ont amorti le choc, mais il a été bien réel. Loin de moi l’idée de faire le moraliste, car j’ai été et je fais partie intégrante de ce système. Mais revenir à lui après une longue période d’abstinence permet de le regarder avec plus de recul et de lucidité.

Enfin à Sydney j’ai aussi pris du plaisir à regarder les gens autour de moi. La plupart d’entre eux étaient pressés, très pressés, ils courraient partout. Je les ai observés courir, courir jusqu’à en perdre le souffle. Cela m’a rappelé  des temps pas si lointains où je courrais moi aussi. Je me suis amusé à les regarder courir tout en me demandant ce qu’ils poursuivaient tous avec tant d’énergie. Je ne suis pas sur d’avoir trouvé la réponse. J’espère qu’eux l’ont.

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6 Comments

  1. Nice article!

    1. Thanks Lady. Are you back to the promise land?

  2. Yes indeed!

    1. Congrats Lady. Talking with some people in London it seems you choose perfectly the timing to get back to Down Under. Enjoy it! to bad we missed each other for only few days.

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