Comme je l’ai expliqué dans mon dernier article, la tâche de renvoyer Lizzy vers d’autres latitudes m’a tenu en haleine jusqu’au dernier moment (cf mon dernier article). Et qui dit incertitude jusqu’au dernier moment, dit réservation de billets d’avion au dernier moment. Lorsque je préparais encore mon voyage, j’avais regardé les vols en direction de l’Amérique du Sud, et j’avais été contrarié en constatant que les avions reliant l’Asie à l’Amérique du Sud repassaient tous par l’Europe, sans traverser l’Océan Pacifique.

Pas de quoi fouetter un chat me direz-vous, oui mais voilà: repasser par l’Europe impliquait revenir sur mes pas, mais surtout ne m’aurait pas permis de réaliser un tour du monde. Et oui, aller en Amérique du Sud sans traverser le Pacifique voulait dire ne pas effectuer un vrai 360. Je vois déjà la mine consternée de certains d’entre vous et les critiques fuser, du genre “tu ne vas quand même pas nous faire une pendule, parce que techniquement parlant tu n’auras pas effectué une rotation autour du globe!?!” Et bien figurez-vous que si, enfin ça aurait été le cas si je n’avais pas trouvé une solution!

Car oui, une solution existe pour résoudre ce problème: faire escale en Australie! Les vols depuis l’Océanie ne retraversent pas l’Asie et l’Europe, mais directement le Pacifique. Il suffisait d’y penser! Et là j’entends déjà certains d’entre vous s’exclamer:
” Je n’arrive pas à croire à tant de mauvaise foi: il essaie de nous faire croire que l’unique raison pour laquelle il a choisi de faire escale en Australie, c’était pour pouvoir boucler un vrai tour du monde. Quel charlo!!!”

Mais non, évidemment que ce n’est pas la seule raison. J’avais déjà eu la chance de découvrir ce pays lors d’un échange académique de 6 mois à Sydney, auquel avait suivi trois mois de vadrouille à travers ce magnifique continent. J’en garde depuis un souvenir émerveillé et l’Australie a depuis cette époque toujours été synonyme de terre promise à mes yeux. La seconde raison, c’est qu’une amie très proche y vit maintenant et que c’était une occasion rêvée d’aller lui faire une surprise. Enfin la dernière, c’est que l’Australie n’est qu’à 8000 kilomètres de Hanoi. Une paille comparée aux 17 000 kilomètres qui la séparent de la France. Tous ces arguments mis dans la balance, corrélés au fait que je bénéficie du luxe ultime d’avoir le temps, ma décision a vite été prise de booker un vol pour Sydney.

Le problème c’est que je n’ai pu avoir la confirmation de mon départ qu’une fois que Lizzy a été clearée par les douanes vietnamiennes. Autant dire que la situation ne s’est décantée qu’au dernier moment, et que c’était vraiment vraiment un voyage de dernière minute que j’ai dû organiser. Qui dit voyage de dernière minute dit aussi prix des billets d’avion qui atteignent des sommets olympiens! Après avoir écumé les sites pour trouver un vol pas cher, j’ai fini par réserver des billets sur la South China Air. Je n’avais jamais entendu parler de cette compagnie,  mais après avoir fait quelques recherches sur le net, je n’ai trouvé aucun article faisant part d’un récent crash aérien impliquant l’un de leurs avions.

Mon plan de vol n’était pas le plus direct puisque je suis passé par Guangzhou (alias Canton pour les nostalgiques) en Chine avant de prendre une correspondance pour Sydney.

N’ayant pas de visa pour la Chine, j’ai du rester cantonais cantonné dans la zone de transit de l’aéroport. Huit heures à tuer qui m’ont permis de découvrir comment la Chine avait réussi à accumuler autant de devises. C’est en commandant un cappucino dans un café de la zone de transit que mes yeux se sont ouverts. Plus exactement en réglant la facture: 9 dollars le petit noir, ça fait mal. J’ai d’abord cru à une blague, persuadé que la Chine était un pays cheap. J’ai rapidement découvert que ce n’était que partiellement vrai. J’ai aussi était très impressionné par la modernité de l’aéroport, l’organisation qui y régnait y compris à la douane. C’était la première fois que je mettais les pieds dans ce pays, qui à n’en pas douter est la nouvelle superpuissance. Passer 8 heures en transit dans le terminal d’un aéroport international ne donne pas une idée objective, mais permet de lever un certain nombre d’idées recues.
Une correspondance et 13 heures de vol plus tard, je me suis souvenu à quel point l’Australie était loin de tout: peut-être le seul vrai défaut de ce pays. Heureusement, la joie de revenir à Sydney m’a envahi à peine arriver à l’aéroport. Passage de douane et récupération de mes deux sacs à dos sans histoire, et une certaine émotion en traversant l’aéroport qui a peu changé depuis mon dernier passage ici il y a 7 ans. En payant les 25 dollars de mon billet de train pour effectuer un trajet de moins de 20 minutes, puis en les 15 dollars du ferry, je reviens brusquement dans l’agressivité du monde occidental et de son échelle de valeurs. Cela me semble presque abjecte après 6 mois passés en Asie. Je ne peux pas m’empêcher de me faire la remarque que ce je viens de payer en transport en commun pour un commute à Sydney équivaut au prix de 10 jours d’hôtel avec petits déjeuners inclus à Hanoi. Cette pensée me laisse perplexe, mais heureusement le célèbre pont et la magnifique baie pointent déjà le bout de leur nez et dissipent rapidement ces considérations.

J’ai eu un pincement au coeur en décollant d’Hanoi, qui marquait la fin de mon aventure asiatique et tournait une page importante de mon périple. Les rayons du soleil australien et le splendide pont de l’Harbour Bridge et sa mono arche viennent faire passer ce bref coup de blues. Je suis heureux d’être ici, et c’est une nouvelle aventure qui commence! Stay tuned!

 

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