Fais monter la pression!

C’est un fait incontestable, mon train de pneu est à bout de souffle. Le problème c’est que les gommes dont j’ai besoin pour ma moto ne se trouvent pas en Asie du Sud Est, sauf à Bangkok ou Singapour. Vu que ça fait une trotte, je dois gérer avec mes pneus mourants et leurs crevaisons incessantes ces derniers jours.

Le bon coté des choses c’est que ça me permet de rencontrer des vulcanizers. C’est le doux nom que portent les réparateurs de pneu ici (et dans la plupart des pays hors d’Europe en fait). La qualité des pneumatiques étant mauvaise dans ces pays, on trouve des vulcanizers partout sur le bord des routes et ils réparent quasiment n’importe quelle fuite d’air pour moins de 3 dollars.

La seule contrainte, c’est qu’aucun n’accepte de démonter Lizzy car elle les intimide. Et ça tombe très bien car je déteste voir des mains étrangères manier la clé anglaise autour de ma Lady. Pour rendre les choses plus funs, ces crevaisons à répétition affectent toutes mon pneu arrière ce qui m’oblige à chaque fois à tout démonter (dépose de la chaine, des freins…)

Les techniques des vulcanizers locaux peuvent laisser les occidentaux sceptiques. Dans les pays dits “riches” on a perdu l’habitude de crever et on a tendance lorsque cela arrive à remplacer son train de pneu. Mais pour avoir beaucoup fréquenter ces vulcanizers (un peu trop même ces derniers temps) les réparations qu’ils font tiennent plutôt pas mal le coup. Il y a bien sur la fameuse rustine, mais ont aussi à leur disposition tout un éventail de techniques. Dans mon cas et avec mes pneu tubeless (sans chambre à air pour ceux qui ne sont pas mécaniciens dans l’âme), il font fondre un bout de plastique au niveau du trou.

Pour vous illustrer ce que cela donne, je vous propose une petite immersion lors de ma dernière réparation, il y a une petite semaine de cela. C’est à Tot Noth dans la région du détroit du Mékong que cela se passe.