Ma première rencontre avec l’Inde s’est faite à Mumbai, anciennement Bombay. Lizzie et moi-même avons pris l’avion de Dubai pour nous retrouver dans cette ville, la plus peuplée d’Inde.

Pour vous permettre d’avoir une meilleure idée, Mumbai en quelques chiffres :

  • Population : 23 millions d’habitants
  • Densité : 29 000 hab/km2 (par comparaison, Paris intramuros: 21 000 hab/km2)
  • 2/3 de la population vivant sous le seuil de pauvreté, c’est a dire avec moins de 1 dollar par jour

La première chose qui choque, et ce dès l’aéroport, se sont les gamines, pieds nus qui s’accrochent à la fenêtre du taxi pour mendier un roupie.

Puis la traversée de la ville étonne. Les beaux quartiers côtoient des bidonvilles. A gauche, une tour d’habitation, avec un gardien qui surveille les Mercedes et Audi Q garées. A droite, des maisons faites de bâches, cartons et planches de bois, bâties sur des montagnes de détritus.

Alors que nous longeons une voie ferrée, j’aperçois des gamins assis sur les rails. Ils font leurs besoins accroupis sur les voies de chemin de fer, et déguerpissent le pantalon sur les chevilles à l’approche des trains qui signalent leur arrivée à grands coups de klaxon.

L’arrivée au centre ville n’est pas mieux et des familles entières dorment sur les trottoirs au milieu (voir parfois au sommet) de monticules d’ordures.

On ne s’habitue pas à la misère, mais il va falloir composer avec, sous peine de ne pas profiter de mon séjour ici. La pauvreté est endémique. La misère la plus extrême fait partie intégrante de l’Inde qui compte 400 millions de “très pauvres” (revenu quotidien < 1 dollar par jour). Cette misère est de surcroit accentuée par l’organisation même de la société, avec un poids encore très lourd des castes, mais j’y reviendrai dans un prochain post.

Je pose mes valises dans le quartier de Colaba, qui est le Mumbai historique. Le quartier borde la Back Bay, la baie de Mumbai. A quelques centaines de mètres aussi la Gateway of India. Cette arche construite sur la jetée a une histoire pour le moins ironique. Construite en souvenir de la visite du roi Georges V à Bombay en 1911, c’est en passant sous cette arche que les dernières troupes anglaises ont quitté le pays en 1948 lors de son indépendance.

La ville ne présente pas de « Must See ». Elle est congestionnée par le trafic. Partout bus, taxis, motos qui déboulent dans un concert assourdissant de klaxons.

Les bâtiments du centre mettent en lumière les marques profondes que la présence anglaise a laissées dans le pays. La gare Victoria, récemment renommée Chhatrapati Shivaji me fait étonnement penser à San-Pancras. 2,5 millions de voyageurs y passent chaque jour et un train y arrive ou en part toutes les 9 secondes… L’architecture de nombreux bâtiments aussi qui, palmiers et soleil mis de coté, pourrait me laisser penser que je suis revenu à Londres.

Je reste à Mumbai une petite semaine. C’est beaucoup, trop peut-être, mais je n’ai pas le choix car c’est le temps qu’il me faut pour dédouaner ma moto. Le « bon» coté c’est que cette tache me permet aussi de découvrir un autre aspect, plus méconnu de l’Inde : son administration. Je me promène de bureau en bureau, et remplis partout des montagnes de paperasses. Je redécouvre les joies d’écrire sur du papier carbone (vous savez ce papier qu’on utilisait il y a bien longtemps pour écrire en même temps sur 2 feuilles à la fois). Pourquoi autant de papiers, et bien tout simplement parce que les dossiers sont tous conservés sous cette forme. Peu, très peu d’informatique.
Dans les couloirs du Cargo Terminal, des montagnes (vraiment montagnes, je ne m’aventurerai jamais a les escalader sans être assuré) s’accumulent. Des chariots élévateurs passent en déplaçant des palettes remplies de papiers.

Je finis quand même à venir à bout de la paperasse après 6 heures à l’aéroport. Je découvrirais par la suite que c’est un véritable exploit puisqu’un motard que je rencontre dans la ville m’explique qu’il lui a fallu plus de 3 semaines pour faire sortir sa moto des douanes. Woohoo !

Mumbai rime aussi avec Bollywood. L’industrie indienne du film est largement installée dans la ville. Tellement bien installée que des agents à la recherche d’occidentaux recrutent en pleine rue des figurants. Il paraît que les occidentaux donnent un coté exotique aux films… à quoi cela tient ;-). Malheureusement et par manque de temps, je n’aurai pas mon heure de gloire sur les grands écrans indiens car j’ai du refuser l’offre mirobolante qu’un agent m’a faite:  400 roupies, soit 6,60 euros pour la journée (de 8h00 a 20h00, on rigole pas à Mumbai). Les avantages en nature  étaient eux aussi déconcertants : ramassage et dépose devant mon hôtel et repas et eau minérale gratuits!!!
Mumbai finissant par me sortir par les oreilles, je mets le cap sur le Rajastan et Udaipur, et je choisis de faire le trajet par le train, la région entre les deux étant réputée pour être hautement industrielle et sans intérêt. Et pour ceux qui se posent la question, j’emporte bien Lizzie en bagage à main dans le train ; ca promet d’être fun 😉
Stay tuned and enjoy the pêle-mêle ! 

 

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  1. […] Lorsque j’ai dédouané ma moto à Mumbai, j’ai eu largement le  temps pour discuter avec les douaniers, puisque l’exercice m’a pris plus de 5 heures (souvenez-vous) […]

  2. […] Lorsque j’ai dédouané ma moto à Mumbai, j’ai eu largement le  temps pour discuter avec les douaniers, puisque l’exercice m’a pris plus de 5 heures (souvenez-vous) […]

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