Nous reprenons la route direction Sevan. Nous venons de terminer la boucle que nous souhaitions faire dans le Nord. On traverse la ville de Vanadzor, la deuxième d’Arménie par son nombre d’habitants. Rien de bien excitant là-bas. Elle a été construite de toute pièce à l’époque soviétique autour de l’industrie chimique.

De ces industries il ne reste plus grand chose que des kilomètres de tuyaux et de hautes cheminées. Tout semble être a l ‘abandon et certains bâtiments commencent à s’effondrer. Au milieu de ce décor Mad Maxeste, les plus pauvres se sont construits des maisons de bric et de broc. C’est en m’arrêtant au bord de la route pour prendre une photo que je le découvre. Un peu par hasard, au bas du talus où je suis perché, je je vois un homme avec sa serviette de bain. Il vient de se raser en utilisant l’eau d’un tuyau qui sort de la falaise. Ce n’est qu’à ce moment, en levant le nez que j’aperçois ce qu’il faut bien appeler un bidonville. Cela  n’est donc pas réservé aux pays d’Afrique ni au Bangladesh… malheureusement.

 

En continuant notre route on traverse un village au nom pas très arménien : Fioletovo. Je me rappelle que nous sommes dans une région ou les Molocans sont nombreux. Les Molocans, pour ceux qui auraient raté un épisode, se sont un groupe russe, pseudo secte, qui ont fini par être chassés de Russie par Catherine II. On les appel souvent les “Amishs du Caucase”. Ces pauvres bougres ont du s’établir là où l’on voulait bien d’eux. C’est comme cela qu’il y a un peu plus de 200 ans, des russes sont arrivés sur ce qui est aujourd’hui l’Arménie. Pour les reconnaître, rien de bien sorcier, ils ne parlent pas arménien, mais un russe ancien qui n’a que très peu évolué depuis 200 ans, vivent en communauté et ne se mélangent pas. Ils ont ainsi gardé un facies russe typique – cheveux clair et yeux bleus – qui au pays des bruns à gros nez ne passe pas inaperçu.

A la vu du panneau, on s’arrête au bord de la route pour essayer d’avoir la confirmation. Au loin on aperçoit un homme entrain de ramasser une botte de foin. On s’approche de lui et lui lançons un « Ad djanabar ne mitchev Sevan » (on ne peut plus idiot comme question quand on considère qu’il n’y a qu’une seule route). Néanmoins le subterfuge marche et l’homme nous répond en russe et nous indique qu’il ne parle pas arménien. Bonne pioche !

Le reste de la route jusqu’au lac est sans histoire. Seuls les vendeurs de poissons sur les bords de la route nous donnent le fou rire. La tradition veut qu’ils indiquent avec leurs mains la taille de leur pêche. Mais la soit nous tombons sur des Marseillais soit ils souffrent de paralysie, soit les poissons du lac Sevan s’apparentent à des  baleines bleues, mais les tailles qu’il nous indiquent sont simplement surréalistes.

Même si nous le voulions, le poisson ne tiendrait pas dans le 4×4.

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