On a beaucoup parlé de l’Arménie dans les derniers posts mais on en oublierait presque que près de la moitié de la population vit dans sa capitale Erevan. Alors peut-être faudrait-il que je vous en dise quelques mots.
Autant être honnête tout de suite, je suis très grand fan de cette ville, donc ne vous attendez pas à ce que je fasse preuve d’objectivité, je ne le serais certainement pas. Cependant si j’aime autant cette ville, c’est parce qu’il y a des raisons.
Elle est vivante, elle est dynamique, elle est jeune. Elle a su se transformer tout en gardant son caractère très oriental et son authenticité. Le cadre de vie y est agréable ; alors bien sur je parle en tant que nanti que je suis, qui vit là bas avec mes économies en euros. Certes il est plus facile pour moi de croquer à ce que Erevan a à offrir, que si je vivais avec les 400 euros de salaire moyen que touchent les Arméniens. Cependant force est de constater que quand on sort en ville la majorité des personnes que l’on voit sont des locaux, pas des étrangers. En outre dans beaucoup d’autres villes du monde où le pouvoir d’achat est bien plus élevé, le cadre de vie n’est pas aussi agréable.
Mais en plus d’un cadre de vie agréable, cette capitale est devenue étonnement multiculturelle. Avant elle l’était chaque étés, avec les vagues de « spurka hays » (arméniens de la diaspora) qui envahissaient les terrasses, bars et autres boites, mais aujourd’hui c’est tout autrement qu’elle est cosmopolite. De plus en plus de touristes, russes, iraniens, mais aussi occidentaux viennent découvrir le pays. Ils n’ont pas de racines arméniennes, et viennent par curiosité et envie de découverte.
En parallèle à ce « nouveau type de tourisme », beaucoup de sociétés étrangères (Crédit Agricole, Pernot Ricard, Orange, HSBC… pour ne citer qu’eux) se développent dans le pays où elles voient de réelles opportunités. Et pour profiter de ces opportunités elles envoient en même temps que des investissements, des expatriés pour lancer le business localement.
Cette nouvelle dynamique permet de vivre des scènes assez cocasses, où assis dans un restaurant j’ai des français assis derrière moi qui commentent ce que je fais pensant que je suis un local; le tout en français bien entendu… Ou encore dans un fast food, un jeune tout ce qu’il y a de plus punk entre et commande dans un arménien à l’accent d’Amsterdam un Ayran et un lakhmadjoun.
Erevan siroun karak, une ville qui a su renaitre et se transformer sans oublier qui elle était. Une ville qui présage j’en suis sûr de ce que sera le pays demain. Il ne faut pas oublier que la réalité du reste de l’Arménie est bien différente de celle des cafés et des boutiques de luxe de la rue Abovian; cependant, la capitale prouve au pays que c’est possible, qu’ il y a non seulement un potentiel mais qu’il est exploitable, et que bien sûr en changeant, mais sans perdre son identité l’Arménie dans son ensemble peut se relever.