Les flashs et les néons de Siem Reap m’ont vite fatigué et la musique des bars à tue tête a fini par venir à bout de ma patience. Si bien qu’après une journée de « relaxation », je me suis lancé à l’attaque d’Angkor.
Au delà du nom que tout le monde connait, ce que moins de gens savent c’est qu’Angkor n’est pas simplement un temple, mais un complexe de temples. Ce complexe comprend le célèbre Angkor Wat, mais regroupe aussi une bonne centaine d’autres monuments, plus ou moins grands et plus ou moins connus,  qui s’étendent sur plusieurs centaines de kilomètres carrés.

Même les moins cultivés d’entre vous ont déjà vu ces temples en vidéo. J’imagine d’ici vos têtes sceptiques en lisant ces lignes. Mais bien sur que vous les avez déjà vus, au moins d’eux d’entre eux en tous les cas, à savoir Bayon et Ta Phrom. Le premier a servi de décors au tournage de Tomb Raider et le second à celui d’Indianna Jones. Vous voyez que les films hollywoodiens permettent aussi de se cultiver !

Il fut un temps pas si lointain ou il était de bon ton pour les riches et les puissants d’aller faire ses emplettes au Cambodge pour voir le joyau de la civilisation khmère. C’est ainsi qu’en 1967, Jacqueline Kennedy est venue user ses talons hauts sur les pierres millénaires d’Angkor Wat. Aujourd’hui pas besoin d’être un aventurier ni un puisant pour venir admirer les merveilles. Une route en excellent état a été construite et traverse le site. Elle relit les principaux sites, et c’est en l’empruntant que j’ai, contrairement à Jacky, visiter ces vestiges du passé en BMW F650GS. Passer le petit coté anachronique du truc,  je me suis bien marré en traversant les pont décorés de statuts de guerriers en chevauchant mon monstre. J’ai même eu une pensée pour les rois qui se sont succédés en ces murs et devaient se promener à dos d’éléphant. Les temps changent…

Pour ceux qui ignorent tout de la civilisation khmère, un bref rappel d’histoire avant de vous envoyer les photos.
L’histoire d’Angkor (et indirectement celle de l’empire Khmer) débute en 889 lorsque le roi Yasovarman Ier transfère sa capitale à Angkor. Le royaume s’étend progressivement englobant au début du XIème siècle la Thaïlande. La construction d’Angkor Wat est lancée en 1112 alors que les Khmers sont encore Hindouistes. Angkor Wat est alors dédié à Vishnu, la déesse de la création. A la fin du XIIème siècle et après pas mal de pagaille chez les Khmers (défaite contre les Viets puis contre les Chams), le roi Jayavarman VII monte sur le trône et s’efforce de rétablir la puissance de son empire en déconfiture. Il y arrive plutôt bien et profite de l’euphorie des victoires  pour se convertir, lui et son royaume, au bouddhisme.
Il fait par la suite construire les temple de Angkor Thom, Ta Phrom et Bayon, les premiers à être dès leur édification dédiés à Buddha. Les temples construits antérieurement sont lentement « bouddhiifiés » et les références à l’Hindouisme s’estompent. Néanmoins les changements sont progressifs et aucune destruction majeure des anciens symboles hindouistes n’a lieu. Le bouddhisme, ici comme ailleurs sait s’accommoder et cohabiter avec les anciennes croyances.

A la mort de Jayavarman VII au XIIIème siècle, l’empire commence à lentement décliner. Les tensions et les guerres répétées contre les Thaïs et les Vietnamiens finissent de venir à bout de la splendeur khmère et la capitale est déplacée à Phnom Penh au milieu du XVème siècle après que de multiples campagnes militaires du royaume de Siam aient dévasté la ville. Le site est alors abandonné aux rares pèlerins, moines et surtout à la nature qui reprend progressivement ses droits.

Dans les année 1860 lorsque des explorateurs français redécouvrent le site, il est alors sous contrôle des Thaïlandais. Afin de s’assurer le soutien complet du roi et le respect des Cambodgiens qui sont depuis 1863 colonisés par les Français, ils font monter la pression sur les Thaïs afin qu’ils retournent ce symbole Khmer aux Cambodge.

En 1907, les Français obtiennent gain de cause et la zone autour de Siem Reap retombe sous contrôle Cambodgien, ou plus exactement sous ce qui est à l’époque l’Indochine Française. Depuis les missions d’explorations et de restaurations se sont succédées et le site est ouvert au public.
Aller, cela suffit pour le pipot, place aux photos !

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