Quelques jours avant de franchir la frontière vietnamienne, j’avais rencontré plusieurs overlanders (voyageurs qui se déplacent uniquement par la route avec leur propre véhicule, ndlr), qui m’avaient un peu refroidi sur le Vietnam.
D’après eux il était impossible d’entrer dans le pays avec un véhicule immatriculé à l’étranger. La tuile: ne pas pouvoir finir ma traversée d’Asie à Hanoi comme prévu me chagrinait beaucoup. J’ai décidé de m’accorder une journée pour effectuer mes propres investigations. Tout ce que j’ai pu trouver corroborait ces informations, mais en poussant mes recherches plus avant, j’ai fini par trouver 3 cas qui m’ont redonné un peu d’espoir et sembler remettre en cause l’issue fatale de l’entrée au Vietnam.

Les trois blogs  décrivaient plus ou moins la même méthode. Tout d’abord se présenter à la douane avec une lettre officielle de son ambassade, indiquant qu’elle se porte garant, et que son concitoyen ressortira bien du Vietnam avec son véhicule et ne le revendra pas sur place (à priori c’est à cela que sert le carnet de passage en douane, mais les autorités Vietnamiennes n’ont pas du comprendre le principe du truc). Deuxièmement, il faut pouvoir présenter une traduction certifiée de son permis de conduire: et oui le Vietnam ne reconnait pas le permis de conduire international. Enfin il faut être patient et généreux, puisqu’après s’être présenté à la douane, le processus prend en moyenne trois jours. On reçoit si tout va bien à l’issue de ces trois jours une autorisation de rouler délivrée par le chef de la police du district d’où l’on a franchi la frontière. Elle autorise temporairement à conduire au Vietnam. On reçoit aussi des plaques d’immatriculation temporaires vietnamiennes. Bien sur tout cela coute plus ou moins cher en fonction du nombre d’intermédiaires à qui il faut graisser la patte pour obtenir tous ces sésames.

En discutant avec un allemand venu d’Europe en van, je découvre qu’un collegue motard avec lequel il a voyagé, et que je connais bien pour avoir passé plusieurs jour avec lui à Mumbai (le monde est petit quand même), a lui réussi à entrer au Vietnam sans préesenter aucune de ces pièces, mais en passant par un minuscule poste de douane à la frontière avec le Laos.

La situation semble donc compliquée mais pas désespérée. Optimiste par nature, c’est le sentiment “si eux ont réussi pourquoi pas moi?” qui l’emporte. Pour corser un peu le tout, je me rends compte que j’ai perdu le V5 de ma moto (l’équivalent de la carte grise). Je n’ai donc plus les papiers de mon véhicule: bah… ca serait trop facile autrement.

Une séance de photoshop plus tard, je me retrouve avec un faux V5 plus vrai que nature. Le fameuse lettre tamponnée par les autorité française, je l’obtiendrai après un coup de téléphone au consul de France du coin. par chance, c’est un homme absolument charmant qui a accepté de me recevoir un samedi matin chez lui pour me tamponner le fameux papier avec de jolis tampons  “République Française” rouges et bleus du meilleur effet.
Armé de mon optimiste, de ma détermination et de mon brin de folie, je choisis de tenter un passage à Ha Tien. C’est un minuscule poste de douane, récemment ouvert aux touristes internationaux. La suite de l’histoire plutôt que de vous la raconter avec des mots, je vous la propose en images. Le montage a été fait rapidement et sa qualité laisse un peu à désirer, alors je vous demande d’être indulgent.

Résultat des courses, Lizzy et moi même nous promenons depuis maintenant une quinzaine de jours sur les routes vietnamiennes. Après de plus amples recherches il semblerait que nous ne soyons qu’une petite dizaine à avoir réussi à entrer au Vietnam avec notre vehicule depuis les 5 derniers années. N’ayant fait aucune démarche administrative pour obtenir des plaques temporaires ou un permis de conduire provisoire, je suis également ici en toute inégalité, mais ça, chut c’est un secret entre vous et moi.

So far so  good comme diraient les anglo saxons. J’ai pour l’instant été arrêté deux fois par la police. La première fois, j’ai feinté ne pas comprendre ce que signifiaient les grands mouvements de bras de l’agent et ne me suis pas arrêté. La seconde, j’ai joué l’idiot qui comprenait pas ce que l’on me disait; le policier a fini par perdre patience et m’a ordonné de partir. Il ne reste plus qu’à espérer que cela marche jusqu’à Hanoi!

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10 Comments

  1. Que de formalites administratives dans ce pays, la touche francaise ne doit pas y etre pour rien 😉

  2. Que de formalites administratives dans ce pays, la touche francaise ne doit pas y etre pour rien 😉

  3. haha, goodluck in Hanoi ^_^

    1. Well yeah, I may need luck. Maybe even a miracle. Anyway fingers crossed!

  4. haha, goodluck in Hanoi ^_^

    1. Well yeah, I may need luck. Maybe even a miracle. Anyway fingers crossed!

  5. […] établir au Cambodge par le consul de France (pour ceux qui ont raté l’épisode précèdent, petit rappel ici). Ca n’a rien à voir avec ce que l’on me demande, mais ca fait officiel et les tampons […]

  6. […] établir au Cambodge par le consul de France (pour ceux qui ont raté l’épisode précèdent, petit rappel ici). Ca n’a rien à voir avec ce que l’on me demande, mais ca fait officiel et les tampons […]

  7. […] même réussi à renvoyer ma douce Lizzy, pourtant entrée illégalement sur le territoire (tous les détails ici), en bateau sans avoir à corrompre aucun douanier, mais juste en faisant du charme à une […]

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