Comment venir en Inde visiter le Taj Mahal. Ce site mythique qui figuresur la liste des 7 nouvelles merveilles du monde. Ce n’est certainement pas un passenger comme moi qui allait rater cela. Je mets donc le cap sur Agra, une ville hautement touristique vers laquelle la quasi totalité des voyageurs qui passent en Inde lui consacrent au moins une journée.

La ville en elle-même ne présente pas d’intérêt majeur, et le “Red Fort” qui la surplombe, dont l’état de conservation et d’entretien laissent à désirer, n’attirerait pas les foules si son voisin le Taj n’était pas là. L’ambiance qui règne dans la vieille ville présente par contre un certain charme. Les guest houses cohabitent avec les marchands ambulants, les magasins de souvenirs côtoient les barbiers qui officient en pleine rue.
On sent que la municipalité fait un gros effort pour que les troupeaux de touristes gardent une bonne image du coin. On sent un certain effort pour garder les ruelles pas trop sales, éviter que les vaches ne se baladent trop librement partout. Les voitures  quand à elles ne peuvent pas tuer les malheureux piétons aussi facilement qu’ailleurs puisqu’elles sont tout bonnement interdites dans le centre historique. Alléluia!
Ce n’est bien sûr pas une Inde aseptisée et tant mieux, mais plus une Inde qui veut se présenter sous son meilleur jour.

Mais je vous vois venir avec vos gros sabots: “il nous parle d’Agra, mais nous en s’en fiche de cette ville, ce qu’on veut c’est le Taj Mahal!” J’y arrive j’y arrive… Fidèle à ma philosophie que toute chose se mérite, j’ai voulu l’appliquer ici. Je me suis dit qu’il fallait au préalable souffrir, pour avoir l’impression d’avoir gagné à la sueur de mon front le droit d’apprécier le chef d’oeuvre. J’ai un instant pensé à y aller sur les genoux, mais je me suis dit qu’un tuk tuk pressé m’écraserait avant que je n’arrive à la porte principale. J’ai ensuite réfléchis pour y aller à la nage en remontant la rivière Yamunâ, mais là c’est la pollution qui allait me tuer avant que j’arrive à mon but.
Je me suis donc rabattu sur la dernière solution qui m’est venue à l’esprit: y aller à l’ouverture à 6h00 du matin. Cela présentait aussi un intérêt non négligeable: pouvoir observer le levé du soleil sur le Taj.
Ma première tentative est infructueuse. Je me réveille  pourtant bien à 5h00 et prends même le temps d’un passage sous la douche, mais lorsque je sors dehors, un drole de bruit me turlupine. Puis lorsque je franchis le seuil de la porte de l’hôtel et que je vois de l’eau ruisseler  sur mes lunettes, je me dis que je me suis vraiment mal essuyé en sortant de ma douche. Mais en fait non, il pleut. Je suis effondré. Tout ce bel effort pour rien… Convaincu que ça ne vaut pas la peine de gâcher mon précieux sommeil pour voir le monument dans la grisaille et sous la pluie, je retourne me coucher dépité et décide de faire une nouvelle tentative le lendemain.

Le lendemain donc, même heure, j’essaie d’être un peu mieux organisé et commence par aller jetter un coup d’oeil dehors avant de me doucher. Tout à l’air ok. Je me prépare et Go. C’est partie. Arrivé sur place le prix de l’entrée me met un coup sur la tête: 750 roupies soit prés de 12,5 euros. Un braquage quand on sait le coût de la vie en Inde (on peut vivre sans souci pour 6 euros par jour tout compris), ou qu’on le compare au prix d’entrée des autres monuments : en moyenne 100 à 200 roupies au maximum. Le deuxième coup sur la tête c’est la longueur de la file d’attente. J’ai beau me pointer à 6h00 du matin, il y a déjà plus de 200 personnes qui attendent pour acheter un ticket. Heureusement, je me souviens d’une expression que beaucoup d’Indiens m’ont répétée: “Everything is possible in India”. Ca tombe bien parce que je ne compte pas attendre 2 heures devant la porte. Quelques mots échangés avec un guide et on trouve rapidement un arrangement à l’amiable. Moyennant 50 roupies, il me fait passer par une porte dérobée qui me permet de contourner la file d’attente, tout en récupérant un ticket… instantanément.

Je vous entends derrière vos écrans en train de maugréer “Ouhh… c’est vilain d’encourager la corruption….”. Et je suis tout à fait d’accord, mais bon vous la voulez cette vidéo du levé du soleil sur le Taj oui ou non? Finalement, c’est un peu pour vous que je l’ai fait, alors hein s’il vous plait 😉

L’entrée au Taj est théâtrale. Le bâtiment principal fait de marbre blanc et que vous avez déjà tous vu en photos ne se dévoile pas immédiatement. Il est habilement dissimulé derrière une porte en pierre rouge. Dés que vous la franchissez, un peu comme un rideau qui se lève, le Taj Mahal apparait majestueux. D’autant plus qu’à 6h15 du matin, le soleil l’éclaire délicatement lui donnant des reflets roses. La rosée qui s’évapore lentement en créant une petite brume donne elle l’impression qu’il est dessiné sur l’horizon et flotte dans les airs. Ses formes sont incroyablement harmonieuses (presque autant que les miennes, c’est tout dire…), et pour couronner le spectacle, les grand bassins situés au centre du jardin projettent une reflection parfaite de l’ensemble.

Je ne regrette pas mon reveil matinal, je ne regrette pas non plus mes 750 roupies. La réputation du Taj n’est pas usurpée. Il est beau, très beau, splendide même.

Et pour vous faire vivre ca un peu comme si vous y étiez, je vous propose une visite virtuelle en compagnie de votre guide préféré 😉

Mais ce que j’ai presque oublié de vous raconter, c’est l’histoire du Taj! On sait tous que c’est un beau bâtiment fait de marbre et de pierres précieuses et d’une symétrie parfaite. Mais qui l’a construit et surtout pourquoi?
Et bien c’est assez drôle, et beaucoup de gens l’ignorent, mais le Taj Mahal a été construit par Shâh Jahân: un roi Mogol, et du même coup musulman! C’est d’ailleurs assez facile de s’en apercevoir puisque des sourates du Coran sont inscrites sur ses murs, et les quatre  tours qui entourent le dôme principale sont en fait… des minarets! Aie, la fierté indienne en prend un coup.
D’ailleurs, l’architecte Usad Ahmad qui a édifié cette merveille n’est pas du tout indien, mais perse! C’est essentiellement la main d’oeuvre qui était indienne… Deuxième aie! Mais bon ça c’est l’histoire, alors nous n’allons pas énerver les Indiens (qui sont 1,138 milliards je vous le rappelle) avec ces details.

La raison qui a poussé le roi à construire ce merveilleux bâtiment est tout aussi intéressante. Il était pris d’un amour fou pour sa femme (comme tous les hommes me direz-vous?!?). Malheureusement sa bien-aimée, Mumtaz Mahal soit littéralement “la lumière du palais” meurt en donnant naissance à leur quatorzième enfant. Fou de chagrin le Shah lance la construction de ce mausolée qu’il veut le plus beau et le plus fin jamais construit. Pour s’assurer que le résultat soit à la hauteur de ses attentes, il choisit un architecte persan réputé. La légende (histoire?) dit aussi que pour que ce dernier comprenne sa peine, il fait tuer sa fiancé afin de le mettre dans un état psychologique similaire à lui et lui permettre d’imaginer un mausolée à la hauteur de sa souffrance.
L’un des fils du Shah a par la suite renversé son père qu’il a fait enfermer dans le fort rouge qui se trouve en face du Taj. Pas vraiment le sens de la famille ce fils, mais tout de même un certain sens de la charité puisque de sa cellule, son père pouvait comtempler le mausolée de sa douce. Si ça c’est pas la classe!

Une étude plus récente vient un peu briser le mythe car elle tend à mettre en lumière que le Shah aurait avant tout construit le Taj par mégalomanie. Il aurait voulu que celui-ci soit une représentation du paradis tel qu’en est donnée une description dans le Coran. Soyons honnête, la première histoire me parait beaucoup plus poétique, et je n’attacherais donc pas beaucoup d’intérêt à la seconde, aussi bien fondée soit -elle.
Et en plus de la vidéo un pêle-mêle photo. Et après, vous direz que je ne vous gate pas!

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2 Comments

  1. Un commentaire tardif.
    Tes photos du Taj sont superbes, ainsi que les vaches, les gens, le singe …
    J’aime ta roublardise, la seule façon de s’en sortir.
    Et le pêle-mêle, chaque fois, un vrai cadeau.

  2. Un commentaire tardif.
    Tes photos du Taj sont superbes, ainsi que les vaches, les gens, le singe …
    J’aime ta roublardise, la seule façon de s’en sortir.
    Et le pêle-mêle, chaque fois, un vrai cadeau.

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