Les formalités de départ du Nepal ont été rapides. Très rapides même. Malheureusement mon passage de Katmandou à Singapour a lui demandé plus de patience puisque suivant une logique propre aux compagnies aériennes, c’est par Mumbai que j’ai du poiroter pendant 8 heures avant de prendre une correspondance et arriver enfin en Asie du Sud-Est.
J’étais passé par Singapour lors de mon retour d’échange académique en Australie il y a quelques années. La ville m’avait laissé un bon souvenir. Je confesse, j’avais passé une grande partie de mon temps aux Sim Lim Square Towers, qui sont la Mecque pour tous les geeks qui se respectent : 7 étages entiers remplis de magasins informatiques ; des prix défiants toute concurrence et un choix avec lequel Surcouf ne peut pas rivaliser.
Ce lieu saint avait même réussi à faire un trou dans mon porte monnaie puisque j’avais craqué pour un laptop HP dernier cri. Difficile de résister aux muses de la Hi-Tech.
Pour ce deuxième passage  j’ai quand même consacré une demi-journée au Sim Lim (oui je sais je souffre d’une forte addiction aux nouvelles technologies, mais je me soigne…). Mais je me suis surtout baladé dans cette cité état de 4.6 millions d’habitants. Conclusion une ville toujours très agréable malgré une chaleur et une humidité étouffantes. Une mosaïque de styles, de nationalités et de religions qui semblent cohabiter en harmonie.
Mon plus grand plaisir étant de me réveiller le matin et de prendre mon petit-déjeuner dans un starbuck coffee. Un peu plus tard, un déjeuner au premier étage d’un food court ouvert aux quatre vents où se retrouvent tous les vendeurs du Chinatown. Mon quatre heures se faisant autour d’un thé masala dans little india, avant que je finisse ma journée à savourer un kebab dans arab street.
Cette diversité est incroyable et se retrouve aussi dans les rues ou l’on entend parler arabe, indien, malais, chinois… et bien sur anglais, le vecteur qui fédère tout ce monde et qui permet de se faire comprendre. Singapour compte d’ailleurs officiellement 4 langues officielles : anglais, mandarin, malais et tamoul.
A mes yeux cette cohabitation harmonieuse est symbolisée par South Bridge Street où un temple hindouiste côtoie une mosquée qui elle même est adjacente à une église catholique, laquelle est à une rue d’un temple bouddhiste.
Singapour prouve que le vivre ensemble est possible. Mais à jeter un rapide regard à son histoire, cela ne semble possible qu’à certaines conditions. Jusqu’au début des années 1960, les révoltes raciales étaient nombreuses sur l’ile, jusqu’à ce que le pays décide de se retirer de la fédération des états de Malaisie et déclare son indépendance en 1965.
Lee Kuan Yew en prend la tête. Pas nécessairement un démocrate suivant les standards occidentaux, il réussit cependant l’exploit d’apaiser les tensions et de transformer Singapour, un pays pourtant sans aucune ressource naturelle, en « Suisse de l’Asie ». Il la fait entrer en moins de 30 ans dans le cercle des nations très développées.
A regarder de plus près l’exemple singapourien, quelques ingrédients de cette recette miracle semblent être

  • Un niveau élevé d’éducation et de formation de la jeunesse
  • Une grande prospérité économique qui bénéficie à tous sans distinction d’origine
  • Un régime politique qui n’est pas exactement ce que les occidentaux qualifient de démocratie, mais qui permet une bonne réactivité et une grande souplesse
  • Un savant mélange de politique sociale pour aider la population, tout en maintenant un grand libéralisme dans l’économie, rendant Singapour attractif pour les investisseurs y compris étrangers

L’impression de ville futuriste que j’avais eu lorsque j’étais venu la première fois s’est par contre atténuée. Bien sûr Singapour est toujours une ville moderne et qui se revendique comme telle. Grandes tours, Business District, multiples malls… mais l’avance technologique qui m’avait frappé lors de ma première visite n’est plus aussi criante.
Mon  retour à la civilisation a aussi été marqué par une soirée en boite. Pas que cela m’ait particulièrement manqué, mais on m’avait parlé d’un lieu incroyable au sommet d’une tour panoramique, permettant en plus de siroter d’excellents cocktails tout en bénéficiant d’une vue panoramique sur la ville. Une expérience curieuse après 3 mois d’abstinence alcoolique et d’une vie quasi monacale!

Une expérience douloureuse aussi lorsque j’ai du régler mon cocktail 25 euros, alors que j’ai vécu en Inde pendant 6 jours, bière comprise pour la même somme. Les temps changent 😉

Après ces quelques jours, je prends la direction du Nord. L’objectif est d’aller récupérer ma moto à Bangkok, mais avant, j’ai prévu une petite pause en Malaisie. Un pays réputé pour sa douceur de vivre et … ses spots de plongée. Ca tombe bien, j’ai toujours adoré ce sport et je suis plongeur certifié 😉

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