Après 2 jours agréables passés à La Paz en Basse Californie, je décide d’aller voir plus au Sud à quoi ressemble la péninsule. Après un rapide arrêt à Los Barriles où malgré mon enthousiasme, je dois renoncer à faire du kite surf pour cause de manque de vent, je pars en direction de la pointe de la Basse California. Deux villes avaient attiré mon attention: San Juan del Cabo et Cabo San Luca, souvent regroupées sous l’appellation Los Cabos.

J’ai découvert l’existence de Los Cabos lorsque le dernier G20, la réunion des 20 pays les plus riches de la planète, s’est tenu sur place. Spectateur assidu du “Petit Journal” de Canal, je m’étais fendu la poire en regardant la couverture que Yann Bartès avait fait de l’événement.

Mon “sens prononcé de l’aventure” me pousse à me rendre sur place en stop. 300 kilomètres, ce n’est pas beaucoup, et je pars léger pensant pouvoir faire l’aller/retour dans la journée. Bonne idée, au détail prés, que peu de voitures se rendent jusqu’à Los Cabos. La destination est fréquentées principalement par des touristes américains qui arrivent sur place en avion.

J’attends le pouce en l’air pendant 2 heures sans que personne ne s’ arrêtte. L’attente est l’occasion de découvrir une caractéristique de la Basse California que j’avais un peu négligée : c’est un désert aride, mais surtout très chaud. Le soleil ne rigole pas et les arbres pour faire un peu d’ombre sont rares. Après avoir attrapé un coup de soleil sur chacun de mes mollets, et alors que je n’ai réussi à parcourir que 30 kilomètres à l’arrière du pickup d’une californienne qui passait là par hasard, je saute dans le premier et unique bus que je vois.

J’arrive à Cabos San Lucas en fin d’après midi pour découvrir une ville aseptisée. Elle n’a de mexicain que les ponchos vendus dans les centaines de boutiques de souvenirs.  L’endroit est ultra touristique, un tourisme américain dans son immense majorité. La Californie n’est qu’à 1300 kilomètres d’ici et de nombreuses compagnies aériennes proposent des vols directs. L’endroit est hors de prix par rapport aux standards du Mexique.

Starbucks, MacDonalds, Burger King… tout y est. Je n’entends pas le moindre mot d’Espagnol durant les 24 heures que je reste sur place. J’enclenche la conversation avec une vendeuse d’un magasin d’art qui m’explique avec fierté qu’ici, c’est un endroit extrêmement sûr et propre ; les gens vivent mieux qu’ailleurs, et surtout, les prix sont plus élevés. Ce n’est pas vraiment le Mexique conclut-elle…

Avant de repartir, je vais flâner sur la plage, réputée comme magnifique. L’eau est d’un joli turquoise, mais une marée de touristes envahit chaque mètre carré de sable. A moins de 100 mètre des baigneurs, un gigantesque bateau de croisière Disney a jeté l’ancre. J’aperçois au sommet d’une de ses cheminées un grand panneau Mickey. A lui seul il résume l’impression que j’ai de Los Cabos, un gigantesque parc d’attractions, sans charme et décoré sans goût. Tout y est artificiel.

Et comme dans tout bon dessin animé Disney, il y a une princesse. Je la trouve sur le chemin du retour lorsque je tombe sur un challenge organisé par un bar local : un groupe de 3 américaines, la cinquantaine, affrontent 3 serveurs du bar à un concours de « descente de bière ». Chaque membre de l’équipe doit ingurgiter une bouteille de bière plus rapidement que son adversaire de l’équipe adverse, afin de gagner. L’enjeu : un shot de téquila offert à tous les membres et amis de l’équipe qui remporte le challenge. Pour faire monter l’ambiance, un jeune Mexicain hurle en anglais dans un micro. Je regarde quelques minutes le spectacle et m’éloigne lentement, tandis que je regarde ma montre qui indique 10 heures du matin.

La Basse Californie me fait revenir plus brusquement que ce que je m’attendais à cette société que l’on dit civilisée. En me dirigeant vers la gare de bus, je me rappel de la raison première qui m’a faite venir ici : voir où le G8 avait eu lieu. Un sourire se dessine sur mon visage, mi- amère, mi blasé. Les deux seuls endroits au Mexique, où les puissants de la planète sont venus discuter de l’état du monde furent Cancun, l’El Dorado des Springs Breakers, et Los Cabos, ce Theme Park géant qui partage avec le Mexique le drapeau et avec les USA tout le reste…

Cette idée me tourne quelques minutes dans la tête, jusqu’à ce que je prenne une décision importante pour la suite de mon voyage : j’embarque ce soir dans un bus en direction de la frontière Mexique/USA.

Et pan le pelle-mêle photos

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