Après avoir franchi la frontière entre le Costa Rica et le Nicaragua  par bateau au niveau du rio San Juan, je me retrouve sur la cote Est du lac Nicaragua, dans la seule ville du coin, San Carlos.

mon itinéraire pour traverser la frontière costa-rica / nicaragua, crédit carte googlemap

Coup de bol, j’arrive le week end d’un concours de pêche. C’est la fête au village, et de grandes tentes marabous, sous lesquelles des barbecues fonctionnent à plein régime, ont été installées en bordure du lac. L’animation tombe bien car je dois attendre quelques jours sur place le départ du prochain ferry en direction de l’Isla Ometepe, ma destination finale. Je m’occupe en me baladant dans la ville, en découvrant la sympathie des Nicaraguans, en me faisant couper les tifs pour 2,50 dollars et en admirant quelques jolis couchers de soleil sur le lac comme celui la…

un des quelques jolis couchers de soleil sur le lac Nicaragua que j’ai pu admirer depuis San Carlos

3 jours après mon arrivée, j’embarque finalement à bord d’un ferry en direction de l’Isla Ometepe. Le lac Nicaragua est grand et mon embarcation lente. Pour parcourir les 190 kilomètres qui séparent San Carlos de l’île, il me faut prés de 10 heures que je passe pour l’essentiel blotti dans mon hamac sur le pont.

mon hamac accroché sur le pont du ferry – la meilleure place pour observer le coucher du soleil

Arrivé à minuit, je me réfugie dans le premier hotel que je trouve. Le lendemain au réveil, je découvre avec émerveillement la beauté de cette île aux deux volcans. Les éruptions successives et les coulées de lave qui ont suivi, ont finit par former un isthme ce qui était au départ deux îles distinctes, et qui sont désormais reliées entre elles par un isthme.

Isla Ometepe et ses volcans Madera et Conception

En plus de la beauté naturelle du site, cette île est accompagnée d’une multitude de légendes. L’une dit qu’au temps de la disparition des Mayas, ces derniers auraient suivi les prédictions d’un oracle qui leur aurait indiqué de marcher sans s’arrêter, jusqu’à ce qu’ils aperçoivent une sur laquelle trônaient deux volcans. Dans leur descente vers le Sud, ils se seraient alors arrêtés sur les berges du lac Nicaragua en apercevant l’Isla de Ometepe.

Une autre légende concerne elle la lagune du Charco Verde, qui est situés au sud de l’île d’Ometepe. Peuplée de tortues, poissons, oiseaux et de quelques crocodiles, l’histoire veut qu’un sorcier, Chico Largo, vive sur place depuis qu’il a fuit sa ville natale de Rivas à l’arrivée des Espagnol. Un village “El Encanto” reposerait sous les eaux de la lagune et abriterait les habitants de l’île, transformés en animaux, qui auraient ramassé des fruits et chassé dans les environs de la lagune, rompant au passage un vieux pacte que les habitants auraient effectué avec le sorcier. Des chasseurs rapportent avoir trouvé des cochons, et même des vaches, avec des dents en or dans les environs… ils prétendent que se seraient d’anciens villageois riches que Chaco Largo aurait ensorcelés…
 

le volcan Madera et sa coiffe de nuages…

Une anecdote amusante m’est arrivée alors que je me trouvais sur place. Alors que je faisais du kayak avec deux gamins du coin, nous commençons à nous chamailler gentiment et je décide de renverser leur embarcation. Alors que je les abordage en règles, et après qu’ils eurent fièrement résisté pendant quelques minutes, ils se retrouvent tous les deux dans l’eau. L’un d’eux s’accroche alors farouchement à mon bateau, afin d’essayer, c’est en tous les cas ce que je pense, de prendre sa revanche.

Alors que je l’asperge d’eau à grands coup de rame depuis 5 minutes,  il m’annonce calmement qu’il ne sait pas nager. Quoi? il ne sait pas nager, mais c’est grave ça car il n’a pas de gilet de sauvetage et que nous sommes au milieu d’un des plus grands lacs d’Amérique Latine. Je l’attrape par son tee-shirt et le hisse tant bien que mal à bord de mon canaux. Une petite conversation plus tard et il m’explique que peu de locaux savent nager, car les eaux du lac ont la réputation de renfermer des requins bulldog, qui remonteraient de l’océan Atlantique vers ici. Ces requins sont l’une des rares espèces à pouvoir vivre aussi bien dans des eaux douces que dans des eaux salées. Aujourd’hui très rare, ils auraient  infesté les eaux du lago Nicaragua jusqu’à il y a une cinquantaine d’année, expliquant pourquoi de nombreux autochtones n’apprirent jamais à nager. Aujourd’hui quasi inexistant, leur souvenirs continus d’hanter Ometepe et ses habitants, qui pour la plupart, ne s’aventurent jamais bien loin des plages en nageant.
Sorcellerie, eaux turquoises, volcans, requins… ce que je retiens de l’Istla Ometepe c’est qu’elle m’a séduite sans que je ne sois capable d’expliquer pourquoi. Est-ce le fait d’un sort que m’a jeté Chico Largo, ou seulement les effets de du charme et de la sérénité qui se dégagent: qu’importe de toute façon.

Et pour vous aussi vous faire une meilleure idée d’Ometepe, l’habituel pelle-mêle photo

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8 Comments

  1. Splendides photos, chouette compte-rendu,
    Ton voyage fait vraiment rêver.

  2. Splendides photos, chouette compte-rendu,
    Ton voyage fait vraiment rêver.

  3. J’adore ce récit ……….(aussi) par contre je n’ai jamais dormi dans un hamac !
    🙂

  4. A priori tu n’as pas vendu ton ame au diable sinon Chico Largo t’aurait change en vache ou autre… Tres belles photos.

  5. […] avoir passé prés d’une semaine sur l’île Ometepe, je reprends la route en direction du Nord. Après une courte pause dans la jolie ville coloniale […]

  6. […] avoir passé prés d’une semaine sur l’île Ometepe, je reprends la route en direction du Nord. Après une courte pause dans la jolie ville coloniale […]

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