Disculpa, donde hay una Peluqueria?

Pendant que la Chérie Moya se faisait réparer le cardan, j’en ai moi aussi profité pour faire une pause technique, et me faire… couper les tiffs. La règle que je me suis imposé depuis mon départ est qu’un coiffeur ne doit pas me couter plus de 5 euros. Les coiffeurs de rue de La Paz respectent parfaitement ces critères puisque sans aucune négociation, je trouve au détour d’une ruelle très peu touristique de la capitale un Figaro qui me propose une coupe et un rafraichissement de ma barbe khoménite pour… 2 euros. Marché conclus!

J’entre dans son bouiboui qui est coincé entre des boutiques spécialisées dans la réparation des phares de voitures. Dans tous les pays occidentaux, lorsque l’un des phares de votre véhicule est cassé, il est remplacé par un neuf. A La Paz, il existe une alternative beaucoup plus économique: réparer le cache en plastique. Pour se faire, il suffit de faire fondre un bout de plastique et de lui redonner la forme voulue. C’est tout un art et je me suis amusé à regarder ces maîtres artisans officier pendant plusieurs dizaines de minutes. Leur habileté m’a bluffé, et le résultat qu’ils obtiennent aussi. Seul défaut de cette technique, l’odeur horrible du plastique fondu qui empeste dans leurs ateliers… mais pour économiser plusiseurs centaines de dollars, les Boliviens se font une raison.

Mais revenons à mon barbier: après m’être assis dans le fauteuil, mon coiffeur discount avec une visière pare soleil vissée sur la tête se met à la tache. Après une tonte en règle à la tondeuse électrique, il se met à me faire la barbe aux ciseaux. Le plus gros coup de stress, je le ressens lorsqu’il sort une lampe à huile artisanale sur laquelle il commence à faire une cuisine bizarre. Après plusieurs minutes à rajouter des ingrédients dans un vieux bol métallique rouillé, je comprends que c’est la mousse à raser qu’il est entrain de fabriquer. Le blaireau avec lequel il me savonne le visage n’est pas de la toute première jeunesse et sent un peu, mais ce n’est rien face à la serviette jaune pleine de taches qu’il m’attache autour du coup et avec laquelle il m’essuie le visage à la fin de la session.
Pour la touche finale, il me prend par surprise en sortant d’un tiroir un vieux tube de gel hors d’âge. Je ne comprends pas trop pas trop ce qu’il veut en faire vu la hauteur de cheveux qu’il me reste sur le crâne, et puis soudain ma surprise est encore plus grande lorsqu’il se met à m’appliquer le liquide bleuâtre sur les moustache et sur les joues, un peu à la façon d’une crème de beauté.

Après avoir terminé il sort un énorme miroir et me montre le résultat de son travail non sans fierté. Je suis plus mitigé en voyant les nombreux cheveux rebelles qui n’ont pas la même taille que les autres mais je n’ose rien lui dire vu l’application dont il a fait preuve. 30 bolivianos plus tard, je ressors et m’aperçois que des passants curieux de voir un gringo ici s’étaient arrêtés en face du salon pour regarder. Je n’ai pas la coupe la plus fashion du monde, mais un bon fou rire pour seulement 2 euros, ça reste une bonne affaire!
Et pour que cela soit encore une meilleure affaire, je vous propose vous aussi d’en profiter en regardant la vidéo que j’ai tournée durant ces 20 minutes les plus longues de mon existence 😉