Qu’est qu’on se marre à Santiago. La plupart des touristes arrivent dans la capitale chilienne par avion et n’y restent que quelques jours, celle-ci ne présentant pas d’intérêt touristique majeur. D’autres comme moi, choisissent d’y rester 2 semaines, juste le temps d’acheter la première voiture de leur vie et de souscrire les assurances indispensables pour parcourir l’Argentine et le Chili (et oui je suis revenu dans des pays civilisés où les assurances sont obligatoires… ca faisait longtemps). Pour corser un peu l’exercice, je ne parle pas un mot d’espagnol. Inutile de dire que ca a été fun.

J’avais repéré un combi Volkswagen à vendre. J’étais tombé sur l’annonce en me promenant sur internet. Chance inouïe, c’est un couple de français qui s’en séparent. Cela présente deux intérêts majeurs: le premier, il m’est inutile d’essayer de baragouiner dans la langue de Sancho Pansa pour essayer de négocier la carriole; le second ils pouvent m’aider dans les démarches administratives pour effectuer la vente du véhicule.
Tout semble beau, très beau… surtout que ma première impression en voyant le van se résume en une onomatopée: Wahou!!! Il est tout équipé, le mec qui avait fait l’aménagement était un bon bricoleur et pour cause, dans le civil il fabrique des décors de spectacle. Résultat, un combi VW qui ressemble à l’intérieur aux camping cars américain de luxe que les stars utilisent lors des tournages.

Mais comme le dissent mes copains anglais, “when it’s to good to be true… it’s usually to good to be true…”. Une  conversation avec le propriétaire, qui j’en témoigne était super honnête, la puce me vient à l’oreille lorsque je découvre que la bête boit plus de 4 litres d’huile tous les 1000 kilomètres. Ca fait beaucoup et c’est pas vraiment normal.

Comme dans “qui veut gagner des millions”, je demande le “coup de fil à un ami”. En fait c’est plutôt un ami de mes parents. Coup de bol l’ami en question est chilien, il habite dans la banlieue de Santiago, et mieux encore, il est mécanicien. Le verdict tombe, il y en a pour 1000 euros de réparations. La négociation avec le gentil propriétaire s’engage mais nous ne parvenons malheureusement pas à trouver un terrain d’entente. Un peu à contre coeur, je décline l’offre et j’abandonne l’idée de me transformer en Anto le Hippy Sud Américain.

Comme si ma grosse déception ne suffisait pas, un évènement plutôt inattendu vient me rappeler que l’Amérique du Sud, ce n’est pas l’Asie. Alors que j’attends gentiment dans une file pour acheter un ticket de métro, un sauvageon prend son élan et me saute dessus tout en tentant de m’arracher ma chaine en or sur laquelle il a du lorgner lorsque je suis rentré dans la station. Surpris mais énervé, je me lance dans une épique course poursuite qui se termine 3 minutes plus tard dans un dédale de ruelles où le malfrat disparaît. Heureusement pour moi, il court vite mais manque de dextérité dans son index. Ma chaine est toujours là.

L’incident se termine plutôt bien mais cela me conforte dans ma détermination à trouver un véhicule le plus vite possible. Un peu par hasard alors que je me rends dans un centre commercial dédié au sport, je repère une immense avenue: Las Condes. Elle est remplie de vendeurs de voiture. La décision est prise demain je l’arpente de long en large.

Cette satanée Las Condes, je vais apprendre à la connaître parce qu’elle est longue, très longue. Je n’en découvrirai jamais la fin mais je peux seulement vous dire que les numéros montent au moins jusqu’à 12700. C’est le plus loin que je suis allé, et cela m’a pris trois jours. Heureusement je n’aurais pas besoin d’aller plus loin puisque je finis par trouver une Subaru qui me plait. C’est une Outback de 2004. Elle est grande, belle et séduisante et cerise sur le gâteau, elle a 4 roues motrices.

Une petite négociation et une grosse carte bleue plus tard, et me voici l’heureux propriétaire de Cherie Moya, ma première voiture.

L’aventure n’est pas pour autant finie puisque dans la foulée, je file l’assurer. On m’a parlé d’une chaine de supermarché : Falabella. J’aime bien le nom, mais j’aime surtout qu’ils acceptent d ‘assurer des conducteurs même non résident au Chili. C’est une grosse blague pour me faire comprendre par le vendeur. Essayer d’expliquer à quelqu’un qui ne parle pas anglais que vous voulez une assurance au tiers pour vous couvrir dans les pays du Mercosur, mais que vous ne souhaitez la souscrire que pour 3 mois. Ajoutez à votre explication que vous n’êtes pas résident chilien et que vous n’avez pas d’adresse fixe, ni au Chili ni même ailleurs.
En France déjà, cela ne serait pas facile de faire gober ca à un assureur, alors au Chili sans parler espagnol, je vous laisse imaginer. Heureusement, l’assureur est gentil, patient et jeune. J’ajoute jeune non pas pour faire de l’eugénisme, mais parce qu’il a immédiatement le réflexe d’ouvrir un navigateur internet et de lancer google translate.
Une fois n’est pas coutume, google me sauve la vie. 45minutes plus tard et après nous être fait passer le clavier une bonne douzaine de fois, j’ai dans mes mains un certificat d’assurance Chilien. Wouhou, la route s’ouvre à moi. Chili, Argentine, Bolivie et Pérou attention à vous, Anto et la Chérie Moya (nom de baptême de la voiture) arrivent !

Et parce que Santiago ce n’est quand même pas que des concessionnaires automobiles, un pêle mêle pour voir la ville en dehors de chez le garagiste

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9 Comments

  1. Et finalement la Subaru tu l’as équipé un peu? La chambre, le coin cuisine et la salle de bain?

    1. Mais grave. J’ai le coin pour recevoir les invités, ensuite j’ai décoré le grand couloir qui mène jusqu’au salon. Je n’ai encore pas suspendu l’écran plat mais je vais le faire, j’attendais juste que la deuxième couche de peinture au plafond sèche.

  2. Salut cousin, Nathalie est MDR; impossible qu’on puisse assurer ton char en France; hasta luego y bienvenido en una otra vida.
    Bonne route

    1. Pfff, heureusement qu’il y a Fallabela ici, parce que la matmut, on peut pas compter dessus 😉

  3. […] Contacts Article Précédent […]

  4. […] un baptême: la première nuit à l’arrière de la Chérie Moya (mais qui est Chérie Moya, cliquez-ici pour le savoir). C’est dans un champ face au Pacifique que se déroule cette grande première. […]

  5. […] de tester  la Chérie Moya (pour ceux qui auraient raté un episode, plus sur elle en cliquant ici) sur les premières pistes gravilloneuses. Rien à signaler pour […]

  6. hey dans le photos ou il y a un groupe, j’ai decouvert un ami Pablo Alvares!!!!!!!!!!!!!!! c’est fou!!!!!!
    humberto

    1. Laisses moi deviner: c’est le frère d’une amie à toi c’est ca?

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