l’une des nombreuses lignes de Nazca qui strient le désert


Après avoir admiré le Machu Picchu au petit matin (cf article précédent), c’est vers la côte pacifique que j’ai mis le cap pour rejoindre Nazca. Nazca est une petite ville au milieu d’un gigantesque désert qui s’étend du centre du Chili jusqu’au Nord du Pérou. Il est connu sous différents noms en fonction des pays où ils s’étend: désert d’Atacama au Chili, désert de Nazca au Pérou, mais il n’est en définitive qu’un immense désert hyperaride qui s’étend sur près de 4000 kilomètres sur tout le long de la côte Ouest Sud Américaine, d’Antofagasta (au Chili) jusqu’à Lima au Pérou.
Ce désert que j’ai traversé pendant presque 2 mois de long en large alterne entre zones de sable et désert de pierres. Sa principale caractéristique est une aridité extrême qui rend sur la plupart de sa superficie toute forme de vie impossible, y compris bactérienne.
De la même façon que la remonté de la Ruta 3 pour traverser la Patagonie Argentine m’avait impressionné par son immensité (petit rappel pour ceux qui aurait raté cet épisode), ici aussi c’est l’immensité et la constance des paysages qui m’ont le plus fasciné. Sur des milieu de kilomètres un paysages plat et désolé, sans vie…
L’histoire collective a surtout retenu de la présence humaine en Amérique du Sud les Incas. Mais malgré l’immensité de leur Empire et leur impressionnante organisation administrative, ils ne sont à la lumière de l’histoire Sud Américaine pratiquement qu’un détail. Certes l’empire Inca s’étendit à son apogée de Quito en Equateur jusqu’à Santiago au Chili en passant par l’Amazonie, mais son règne dura moins d’un siècle, de 1440 jusqu’à 1530 environ et l’arrivée des Espagnols.
Antérieurement à l’ascension au pouvoir des Incas et durant plusieurs millénaires avant leur arrivée, de nombreux groupes ethniques ont peuplé le continent Sud-Américain. Parmi eux les Nazcas dont les traces dans la région remontent à –200 av JC jusqu’à 600 ap JC. Les Nazcas peuplaient une zone entourant l’actuelle ville de Nazca, au milieu d’un désert particulièrement aride.
Pour survivre dans cet environnement hostile, les Nazcas ont développé des compétences avancées en irrigation et ont bâti un système complexe d’irrigation. Ils maitrisaient aussi des techniques complexes leur permettant de détecter les sources souterraines d’où ils extrayaient l’eau pour leurs cultures. L’ingéniosité des systèmes développés par cette civilisation pré-Inca était telle qu’aujourd’hui encore, certains de ces réseaux sont toujours utilisés pour irriguer certaines plantations (principalement de coton et de fruits tropicaux).
En 1939, un pilote d’avion qui survol la région alors qu’il travaille sur un projet de construction d’aqueduc découvre une multitude de marques et de lignes parfaitement symétriques qui strient le désert. Etonné il en informe les autorités qui découvrent avec stupéfaction qu’une partie de ce désert ultra aride est recouvert de centaines de figures et de dessins qui ne peuvent être observés que du ciel.

le géoglyphe dit dit singe


Ces dessins, appelés par les scientifiques géoglyphes, ont été dessinés en retirant les pierres qui recouvrent le sol du désert dans cette région. Leur conservation à travers les millénaires a été assurée par la quasi inexistence de pluie sur place et le fait que la zone soit restée inhabitée jusqu’à aujourd’hui.
En plus de très nombreuses figures géométriques (dont de gigantesques lignes parfaitement droites qui traversent le désert sur des kilomètres), les scientifiques découvrent également des formes représentant des animaux (serpent, colibri, araignée, singe…), et plus étonnant encore, un dessin représentant un homme ressemblant à s’y méprendre à un astronaute.

le célèbre géoglyphe dit de l’astronaute


De nombreuses théories voient le jour quand à la nature et l’utilisation de ces dessins, mais aucun élément scientifique ne vient jamais confirmer ou infirmer l’usage fait par les Nazcas de ces lignes. Parmi les théories les plus répandues, l’une avance que les lignes permettaient de repérer les sources d’eau, une autre étude tend à prouve que les lignes principales pointent toutes vers des constellations particulières, et qu’elles auraient donc été utilisées dans un objectif d’observation astrologique. D’autres théories plus farfelues insistent sur l’impossibilité d’observer ces figures depuis la terre ferme, et avance l’hypothèse que ces figures seraient en fait un moyen de communiquer avec une civilisation extra-terrestre, voir que certaines des lignes étaient utilisées pour aider à l’atterrissage de vaisseaux spatiaux.

qui dit petit zing dit… mal de l’air


Curieux de nature, je n’ai pas pu résister à mon envie de survoler la zone. Après avoir fait ma dernière prière, j’ai ainsi embarqué dans un minuscule zing de 4 personnes pour aller observer par moi-même ces incroyables dessins laissés par nos ancêtres.

Et pan, le pêle-mêle photo

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3 Comments

  1. Le singe, l’araignee, le cosmonaute, … c’est incroyable tout de meme! Passionant et troublant!

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