Monumental Monument Valley…

Après avoir quitté le Grand Canyon, je décide de faire un détour pour me rendre à Monument Valley. Cela me force à effectuer un détour de 300 kilomètres, mais les photos du site que j’ai pu voir ont fini de me convaincre que les 400 kilomètres en plus que je dois faire pour me rendre sur place en valent la peine.

Je reprends la route direction Nord-Ouest, et entre dans la région du plateau du Colorado.

Le plateau du Colorado (dont le Grand Canyon fait parti) s’étend sur les états de l’Utah, du Colorado, du Nouveau Mexique et de l’Arizona. Il couvre une zone de 400 000km2. Son histoire remonte à quelques 800 millions d’années (l’histoire de la Terre remonte à quelques 5 milliards d’années) lorsque le plateau se forme. Suivant les contraintes tectoniques, les pressions géologiques du à des éruption volcaniques, et le processus de déplacement des continents, il est à plusieurs reprises recouvert par les océans.

Les accumulations de sédiments et de coquillage, couplés à la pression des océans et les millions d’années permettent la création de complexes composés géologiques faits de sables, de grès, de roches calcaires…
Il y a 35 millions d’années, la chaîne des rocheuse se forme. Coincé entre elles et les hauteurs occidentales, le plateau du Colorado s’élève sans rompre. Depuis l’érosion fait son ouvrage, modelant des falaises, des canyons et des terrasses au gré de la pluie et des vents. Fonction de la composition des sols, cette érosion est plus ou moins rapide.

Lorsque la composition des sols n’est pas homogène, des formes résistent à l’érosion et des formations telles que celle que l’on peut observer à Monument Valley se dressent alors au milieu de grandes plaines. Leur couleur dépend de la compositions géologique et des minéraux qui composent la structure.

Après presque 400 kilomètres de route, je suis entrain de traverser d’interminables plaines désertiques lorsque j’aperçois soudain s’élever en face de moi trois énormes formations. Comme un mirage, les trois blocs rouges paraissent irréels. J’entre sur la réserve indienne Navajos pour m’en rapprocher. Tout est ici beaucoup plus calme qu’au Grand Canyon: il y a moins de monde, les routes d’accès ne sont pas bitumées, il n’y a pas de point de vu tous les 50 mètres.

Les paysages sont spectaculaires et me rappel mon enfance, lorsque assis sur le canapé, je regardais des western spaghettis avec mon père. Normal d’ailleurs puisque “la chevauchée fantastique”, “la charge héroïque” mais aussi “il était une fois dans l’ouest” ont été tournés sur place.

Après une première nuit sur place, passé en grande partie à observer la lune jouer à cache cache avec les formations, je me lance à moto à la découverte du site. Son accès est très limité, et je dois négocier longuement avec le gardien pour qu’il me laisse entrer en moto. Je ne regrette pas de l’avoir supplier lorsque dans un nuages de poussière, je vois des chevaux sauvages s’éloigner en face de moi tandis que je slalome entre cathédrales de roches.

L’endroit est plus que beau, il est mystique. Comme à quelques autres endroits durant mon voyage, je me sens en parfaite communion avec la nature. Face à sa spectaculaire beauté, je suis une nouvelle fois ramené à ma finitude et mon insignifiance. Je me sens bien, si bien que je décide de passer 3 jours sur places, à ne rien faire d’autre que d’admirer ce spectacle grandiose.

Et poum un pelle-melle: