mon joli chicken bus pour relier Belize City à la frontière méxicaine
mon joli chicken bus pour relier Belize City à la frontière méxicaine

Après les quelques jours de détente et de plongée à Cay Caulker, je reprends la route en direction du Mexique. En chemin je réussis un exploit: me faire capturer ma carte bancaire par un distributeur de billets à Belize City. Durant tout mon séjour en Amérique du Sud et en Amérique Centrale, les distributeurs n’aspiraient pas les cartes comme le font les machines en Europe. Après un an passé sur place, j’avais perdu l’habitude de devoir récupérer ma carte après que la machine ait distribué les billets. Manque de chance pour loi, les distributeurs bélizéens fonctionnent sur les normes européennes, et le temps que je réagisse, il est trop tard et ma jolie Visa est goulûment avalée par la vorace machine. Un malheur n’arrivant jamais seul, le quartier où cela se passe n’est pas l’un des plus paisibles de la ville, et après avoir contacté la banque en charge du distributeur, celle-ci refuse d’envoyer une équipe de convoyeurs de fond avant le réapprovisionnement du DAB 3 semaines plus tard.
Devant mon insistance, ils finissent par me proposer de faire venir la cavalerie sur place, mais le tout à mes frais moyennant la modique somme de 400 dollars. C’est décidé, je me passerai de ma carte bleue jusqu’à mon arrivée aux US.
Allégé de ma carte à puce, je saute dans un chicken bus en direction de la frontière mexicaine. Je refais avec nostalgie le trajet que j’avais effectué 5 ans plus tôt, mais dans l’autre sens, lorsque je résidais à New York et que j’étais venu découvrir l’Amérique Centrale pour la première fois. Dans le bus, une famille d’Amish fait le trajet avec moi.

2 jeunes enfants Ménnonites dans le chicken bus en direction du Mexique
2 jeunes enfants Ménnonites dans le chicken bus en direction du Mexique

3 garçons, 2 filles et leurs parents, tous en costumes traditionnels mennonites, c’est à dire dans des attirails de la fin du XIXème se rendent à la frontière mexicaine. La naissance de ce groupe ethno-religieux remonte au XVIème siècle. Convaincu qu’il faut laisser le libre choix à chacun de devenir chrétiens et partisan de repousser le baptême à l’âge adulte, le mouvement anabaptiste européen s’attire les foudres des églises catholiques et protestantes. Plutôt que de les affronter, ils choisissent de fuir vers des régions où les familles régnantes leur accordent une relative tolérance, principalement la Russie et l’Allemagne. Au XVIIIème siècle, attiré par les promesses de liberté religieuse et de distribution de terre faites par les gouvernements d’Amérique du Nord, une grande partie d’entre eux s’exilent aux Etats-Unis, au Canada au Mexique. Au milieu des années 1950 il n’y a plus de Mennonites en Europe et tous vivent de l’autre coté de l’Atlantique.

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ainsi que leur frère assis quelques rangs plus loin

En 1958, environ 3500 Mennonites émigrent du Canada vers le Belize suivant un accord avec le gouvernement local. Ils récupèrent des parcelles de terres agricoles et obtiennent la liberté d’ouvrir leurs propres écoles. Du fait d’un très fort taux de natalité, leur nombre jusqu’à atteindre 12000 personnes en 2009, représentant près de 4% de la population du Bélize. Connus pour leurs habits traditionnels, les Mennonites (dont un sous-groupe sont les Amishes) se font aussi remarquer pour exceller dans l’agriculture et l’élevage. Leur communauté est très respectée au Bélize (et en Arménie où un petit groupe vit dans les environs de Vanadzor).
Ils fournissent une très grande partie des produits frais consommés dans le pays, en dépit de  leur refus de la modernité, qui se traduit par leur non utilisation d’électricité, de véhicules à moteur ou d’engins modernes. Entre eux, ils continuent à parler une variante de l’allemand, bien que la plupart maitrisent l’Anglais et l’Espagnol. Cette langue mais aussi leur pigmentation de peau très pâle, et leurs yeux très clairs traduisent leurs racines Nord Européennes, mais aussi leur très faible assimilation avec la population locale.

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et mon petit compagnon qui me fait rire tout le long du trajet en posant pour l’objectif

Le trajet de 4 heures passe vite tandis que j’observe les 5 enfants et leurs parents. Alors que je commence lentement à m’assoupir, bercé par les balancements du bus qui gémit de ne pas avoir de suspensions, mon petit voisin de droite se met à me faire de jolis sourires. Il ne voit pas si souvent un gringo avec un gros appareil photo ici, alors il pose pour moi. Et ça tombe super bien car il est trop marrant. Je tire son portrait sous toute les coutures sans même me rendre compte que je viens d’arriver à la frontière. Un coup de tampon plus tard, et je suis au Mexique, l’avant dernier pays de ce tour du monde.

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poste frontière de Corozal
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2 Comments

  1. Les hamish ne laissent pas indifferent pour sur – interessant de les savoir en nombre Au Belize un petit repute pas des plus tranquille…

  2. un régal ce reportage

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