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Medellin: quand la politique fait la différence…

Posté par zetoune
1 octobre, 2012

Medellin en couronne florale pour La Fiesta de Los Flores

Je vous ai dans mon précédent article, fait un résumé du passé sulfureux de Medellin et de son habitant le plus célèbre, Pablo Escobar. Je vous ai également expliqué que la ville avait aujourd’hui changé de manière spectaculaire, et que le cadre de vie y était fort agréable. Si les progrès faits au cours des vingt dernières années ont été aussi spectaculaires, cela a d’abord été par une réponse sécuritaire.

Les effectifs de l’armée et de la police ont été spectaculairement gonflés et la ville en proie à la violence urbaine généralisée a été lentement reprise en mains par les autorités. Pourtant si aujourd’hui la situation est rentrée dans la normal, ce n’est pas le fait de cette unique réponse forte, mais aussi grace à des choix politiques innovants et audacieux afin de rétablir un lien social entre les différents couches sociales de la population.

Santo Dominga, anciennement l’un des barrios les plus dangereux de la ville et l’un de ceux où Escobar recrutait ses sicarios

Escobar avait pris pour habitude de recruter ses hommes de mains et ses sicarios dans les quartiers les plus pauvres de la ville. Lui même issu d’une famille modeste, il avait tout au long de sa carrière criminelle tissé des liens étroits avec les populations les plus défavorisées, faisant construire des terrains de foot, subventionnant des associations et finançant même la construction d’un quartier entier à ses frais, en lieu et place d’une ancienne décharge –  bidonville.

Avec la fin des cartels et de l’ère des barrons de la drogue, il faudra 10 ans aux forces publiques colombiennes pour reprendre le contrôle de la ville. En 2003, le charismatique Sergio Fajardo, qui n’appartient à aucun parti, est élu marie. Sous son impulsion, il déclare que la répression seule ne pourra pas résoudre les problèmes de sa ville. Il lance alors une ambitieuse campagne d’urbanisation et de promotion de la culture sous le slogan: “Le meilleur pour ceux qui n’ont rien”. Les écoles de la villes sont rénovées, plusieurs bibliothèques créées, une imposante cité des sciences et des technologies ainsi qu’un jardin botanique inaugurés. Chaque nouvelle construction publique fait l’objet d’un concours architecturale où les critères esthétiques prennent une place importante. Le beau pour lutter contre le mal, une recette utopique qui semble pourtant fonctionner dans une ville qui de 400 homicides / 100 000 habitant en 1991 est passé à 26 homicides / 100 000 habitants / an en 2007, et est devenue la vitrine de la Colombie.

le Metro Cable de Santo Domingo

Pour compléter ces projets sociaux, la municipalité lance en parallèle un innovant projet de modernisation des transports publiques. Pour désenclaver les barrios les plus pauvres, deux lignes de métro cable (téléphérique) construites par Poma sont inaugurées et connectées au système de métro aérien de la ville. Elles permettent aux habitants de ces bidonvilles anciennement ultra violents de rejoindre le centre en 15 minutes contre 1h30 avant. Couplé à cette diminution des temps de transport, le téléphérique encourage la mixité sociale puisque la ligne qui dessert Santo Domingo est prolongée jusqu’à un parc situé sur les hauteurs de la ville et fréquenté par les habitants les plus favorisés de la ville.

Fort de son succès, l’initiative paisa (originaire de Medellin) fait des émules en Amérique Latine; Manizales en Colombie a inauguré il y a quelque mois son propre téléphérique, et Caracas au Vénézuela, ainsi que Rio de Janeiro au Brésil ont lancé la construction de cable cars pour désenclaver certaines de leurs favellas.

Ces projets qui coutent des millions de dollars pourraient paraitre utopiques et financièrement suicidaires. Pourtant grace au large soutien que le maire est parvenu à regrouper autour de lui (partis politiques de gauche comme de droite, ONG et entreprises…) et à la gestion très rigoureuse des finances de la ville, l’agence Moody’s lui a décerné en 2010 sa plus haute note: “outstanding”, lorsqu’elle a évalué ses performances dans les domaines financiers et budgétaires.

L’opinion publique semble elle aussi adhérer à cette politique puisque deux proches de Fajardo ont été élus lors des deux élections municipales successives, continuant les projets dans la lignée de leur mentor.

 

Il est évident que les problèmes du passé sont encore loin d’avoir été relayés au domaine de l’histoire, et les inégalité tout comme la violence sont toujours d’actualité à Medellin tout comme dans le reste de la Colombie. Un téléphérique et quelques bibliothèques ne suffiront pas à les régler. Pourtant, l’exemple de “ce miracle paisa” prouve plusieurs choses qui peuvent inspirer nous et nos politiques:

  • Non tous les politiciens ne sont pas les mêmes, et oui, la politique peut contribuer à changer la vie des gens
  • Plus les problèmes sont profonds et complexes et plus les solutions se doivent d’être innovantes et ambitieuses: be foolish!
  • Regarder vers “les pays émergents” est parfois une bonne idée; cela pourrait nous donner, à nous et à nos dirigeants quelques idées pour esquicer des réponses aux problèmes restés chez nous sans réponse depuis des dizaines d’années…



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Colombie, drogue, economie, geographie, geopolitique, guerilla, innovation, Pelle-Mele, police, violence
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Commentaires
Commentaire par crozatier le 17 octobre 2012 @ 04:34

De très bonnes idées pour redonner aux gens ce qu’ils ne connaissaient pas ou plus : le sens des valeurs ce qui permettra et permet même déjà d’oublier la drogue.

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