Depuis que j’ai commencé à planifier mon tour du monde, je me suis promis de faire l’une des marches d’approche menant à l’un des 8000m himalayens. J’en avais deux en tête: l’Annapurna et l’Everest.
Après avoir lu pas mal de blogs et guides, et surtout après une discussion avec un routard rencontré en Iran, je me décide finalement pour faire menant à l’Annapurna Base Camp (ABC), soit en francais, le camp de base de l’Annapurna.
Les raisons sont multiples. D’abord une contrainte de temps: la marche pour atteindre l’ABC est plus courte que celle pour atteindre l’Everest Base Camp. Ensuite l’altitude du camp de Base de l’Annapurna qui est inférieure de 1300 mètres à celle du Camp de Base de l’Everest réduit d’autant le risque de mal des montagnes. Enfin  et c’est l’élément déterminant: contrairement à ce que l’on peut croire, on ne voit pas l’Everest depuis son camp de base, ce qui n’est pas le cas pour l’Annapurna.
Je vous parle depuis le début du camp de base de l’Annapurna, et c’est très réducteur. Il n’y a en fait pas un Annapurna, mais des Annapurnas. L’Annapurna est une chaine de montagnes dont les 6 sommets les plus connus sur les 11 qui la forment sont respectivement :

  • Annapurna I : 8 091 mètres
  • Annapurna II : 7 937 mètres
  • Annapurna III : 7 555 mètres
  • Annapurna IV : 7 525 mètres
  • Gangapurna : 7 455 mètres
  • Annapurna sud : 7 219 mètres

Après m’être préparé et équipé en North Fake (la version Népalaise de la célèbre marque de vêtements de montagne…), je m’élance pour un trek au Népal de 10 jours (je le bouclerai  finalement en 8 en rushant un peu je dois avouer).
Difficile de raconter cette semaine dans les montagnes himalayennes qui restera à coup sûr un moment fort de mon voyage. Des paysages extrêmement variés, allant de la jungle subtropicale aux moraines glacières, en passant par des forêts de rhododendrons et des cultures en plateaux.

Lorsque l’on effectue un trek au Nepal, on s’apercoit aussi que ce que nous Occidentaux considérons comme des sentiers de randonnées sont avant tout des routes pour les Népalais, qui les utilisent pour se déplacer de villages en villages. Jusqu’à une altitude d’environ 3000 mètres, les sentiers que nous suivons existaient bien avant que la fièvre de l’alpinisme et du treking n’arrive au Népal.
Sur les chemins on croise donc d’autres trekkers, souvent accompagnés de porteurs qui trimbalent pour eux leur gros sacs à dos. Mais surtout on croise beaucoup de Népalais, qui vivent dans les montagnes. Cela permet d’assister à des scènes de vie authentiques, comme des femmes bêchant un champs à 2800m d’altitude, ou un groupe d’enfants revenant de l’école située dans la vallée, à 1 heure de marche de là où ils habitent.

Au delà de 3000m d’altitude, les villages disparaissent pour laisser uniquement la place à des Tea Houses (aussi appele Guest Houses qui sont des sortes de refuges) qui se sont développées en même temps que le tourisme dans la région. Comme partout ailleurs dans l’Himalaya tout y est monté à dos de mules pour les endroits les plus accessibles, et à dos d’homme pour les coins les plus reculés. Garder cela à l’esprit donne une saveur particulière à la bière ou au paquet de Springles que l’on déguste le soir.

Après 6 jours de marche, j’atteins 3500 mètres d’altitude. C’est là où commence le domaine de la très haute montagne. Toute végétation disparait pour laisser place à de la roche et aux neiges éternelles. Arrivé à ces altitudes, on est parfois tenté de se prendre pour un aventurier. Le remède dans ce cas est simple: il suffit de se retourner et de regarder passer les porteurs népalais, qui trimbalent sur leur dos des quantités invraisemblables. Ils sont chaussés de baskets pour les mieux lotis, et de simples sandales pour les autres. Ca remet les pieds sur terre et ça rend humble…

A partir de 4000 metres, mon petit corps me rappelle que l’oxygène commence à fortement se raréfier (en gros 2/3 de moins qu’au niveau de la mer). Les efforts deviennent de plus en plus pénibles et mon souffle se fait plus court. Suivant les conseils des locaux pour éviter le mal des montagnes, je bois énormément et mange de la soupe d’ail (excellent, sauf pour l’haleine…) 2 fois par jours. Le remède semble marcher puisque je ne souffre que d’un très léger mal de tête lorsque j’atteints 4200 mètres.

La récompense après ces 6 jours d’efforts transcende mes attentes. Je me retrouve au milieu d’un gigantesque cirque, entouré par les Annapurnas dont les moraines glacieres viennent lécher le devant du refuge. La vue est absolument extraordinaire, et l’impression d’avoir gagné le privilège d’être ici à la sueur de mon front ne vient que renforcer ma satisfaction et ma joie d’être ici.

Mais la fête est de courte durée car il nous faut vite nous mettre à l’abri. Une tempête de vent commence. Elle perdure toute la nuit et finit par arracher le toit de la bâtisse mitoyenne au refuge. Une rafale cassera même le verrou de ma fenêtre, m’offrant un réveil en sursaut et surtout un bain de bonne neige fraiche!

Certainement une manière pour la nature de nous rappeler que nous ne sommes que ses invités et qu’elle ne fait que nous tolérer là-haut.

Et un petit pêle-mêle:

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9 Comments

  1. Formidable Pêle-Mêle. MERCI.

  2. Formidable Pêle-Mêle. MERCI.

  3. Tres instructif et de tres belles photos!
    Merci et vivement la suite!

  4. Tres instructif et de tres belles photos!
    Merci et vivement la suite!

  5. […] m’ont coupé le souffle, comme  la traversée du désert Dash-e-Kavir en Iran, l’arrivée au camp de base de l’Annapurna dans l’Himalaya, ou encore la traversée clandestine et par la jungle de la frontière […]

  6. […] m’ont coupé le souffle, comme  la traversée du désert Dash-e-Kavir en Iran, l’arrivée au camp de base de l’Annapurna dans l’Himalaya, ou encore la traversée clandestine et par la jungle de la frontière […]

  7. Namaste
    Un bon reportage
    Merci de nous partager ces merveilleux experience avec magnifique photos
    Bon courage

  8. Namaste
    Un bon reportage
    Merci de nous partager ces merveilleux experience avec magnifique photos
    Bon courage

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